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Le foie : une centrale d’épuration de l’organisme

Sphère digestive

Le foie est un organe volumineux du corps humain qui joue un rôle essentiel. Appartenant au système digestif, il assure de nombreuses fonctions vitales de l’organisme. Une de ses actions majeures consiste à dégrader et éliminer les éléments toxiques. Situé sous le diaphragme, du côté droit, ce filtre puissant et très vascularisé est capable de transformer et d’éliminer différentes substances. Le foie peut s’apparenter à une centrale d’épuration qui a pour objectif de transformer et rendre solubles les déchets et les métabolites toxiques pour les éliminer. Cet article portera essentiellement sur cette mission du foie et tout ce qui favorise son action purificatrice.

Quelles sont les grandes fonctions du foie ?

Le foie prend part à plusieurs aspects fondamentaux du fonctionnement de notre organisme (1). D’ailleurs, il n’est pas possible de vivre sans foie !

Stockage et répartition des nutriments issus de la digestion

Le foie intervient dans le métabolisme des glucides et des lipides qu’il stocke ou libère selon les besoins. Lorsque l’organisme demande des glucides, le foie va les libérer de sa forme de stockage (le glycogène).

Lorsqu’il n’y a plus de glycogène, le foie est en capacité de produire des glucides à partir d’acides aminés par une action nommée néoglucogenèse.

En cas de stockage excessif de lipides dans le foie, on parle de stéatose hépatique.

Synthèse de la plupart des protéines du sang

Le foie est à l’origine de la fabrication de la majorité des protéines circulantes du sang. Ainsi, l’albumine, les globines (hémoglobine, globulines), les facteurs de coagulation, sont des exemples de protéines fondamentales que le foie est en capacité de fabriquer.

Production de la bile

La bile est un liquide jaune-verdâtre qui intervient dans la digestion des graisses.

Le foie synthétise en continu jusqu’à 1 litre de bile par jour. La vésicule biliaire n’est donc qu’un lieu de stockage de la bile et elle procède à son relargage dans les intestins lors de la phase de digestion.

La bile joue un rôle dans la détoxication du foie. En effet, c’est par son intermédiaire que transitent les molécules liposolubles neutralisées pour être acheminées vers l'intestin en vue de leur élimination.

Dégradation des substances toxiques pour l’organisme

  • Une centrale d’épuration indispensable

Le foie transforme les substances toxiques en dérivés capables d’être éliminés facilement par l’organisme, dans les selles ou dans les urines. Ce travail, appelé détoxification hépatique, est crucial car il évite l’intoxication de notre organisme par des substances qui lui sont nocives.

Ce processus implique une succession de réactions qui visent à dégrader puis éliminer les molécules toxiques de l’organisme par l'action des cellules du foie. Ces dernières sont appelées hépatocytes et sont riches en enzymes spécialisées.

Le foie s’apparente, en quelque sorte, à un système placé en dérivation de l’intestin et qui participe pleinement au processus de digestion. La veine porte relie l’intestin au foie en lui amenant du sang chargé de nutriments, mais aussi d’autres substances plus ou moins toxiques. Ce vaisseau se divise en centaines de petites veines qui irriguent les hépatocytes.

  • Dégradation et transformation des substances toxiques


Certaines substances qui arrivent au foie sont toxiques pour l'organisme. Le rôle du foie est, dans un premier temps, de les dégrader et de les transformer en produits non toxiques.

Il peut s’agir de substances naturellement présentes dans l’organisme (dites endogènes) ou bien qui proviennent de l’extérieur (dites exogènes tel que l’alcool ou certains médicaments, par exemple).

Parmi les substances endogènes, l’ammoniaque est naturellement produite par le côlon lors du mécanisme de digestion. Quant à l’hémoglobine, à la fin de sa vie, elle est naturellement décomposée en bilirubine libre. Sans l’intervention du foie, l’ammoniaque et la bilirubine libre seraient toxiques pour le système nerveux.

  • Élimination des produits transformés


Une fois transformés et neutralisés, ces produits sont drainés pour être éliminés de l'organisme.

La plupart des molécules neutralisées sont liposolubles et sont alors reversées dans la bile, puis dans l'intestin, et éliminées dans les selles. Les produits hydrosolubles sont envoyés dans le sang, qui les mène jusqu'aux reins pour être éliminés par les urines.

À noter que les cellules l’intestin et les reins possèdent aussi une action de détoxification, mais dans une moindre mesure par rapport au foie.

Quelles sont les étapes de la détoxication hépatique ?

Pour établir son action de détoxication, le foie dispose de plusieurs procédés métaboliques. Les fascinantes réactions biochimiques, parfois interdépendantes par le biais de mécanismes de réactions en chaîne, se décomposent de différentes manières.
Il existe 2 niveaux d’intervention au niveau du foie.


Les réactions de phase I (activation) : première ligne de défense contre les toxines

Encore nommée phase d’activation, cette étape met en action une famille d’enzymes appelées cytochromes P450 qui aident à neutraliser des substances comme l’alcool.

Ces enzymes assurent des transformations chimiques élémentaires pour rendre les toxines moins nocives. Ainsi, différentes réactions interviennent dans cette première phase : oxydation, réduction, hydrolyse, etc.
À noter que l’activation des enzymes cytochromes nécessite des catalyseurs importants comme les vitamines B et plusieurs oligo-éléments.

Les réactions de détoxication de phase II (conjugaison) : intervention complémentaire

À l’issue de cette phase I, certaines substances peuvent encore constituer une menace toxique pour l’organisme. Les réactions de phase II neutralisent les sous-produits issus de la détoxication de phase I et d’autres toxines persistantes.

Cette phase regroupe un ensemble de réactions enzymatiques, dites de conjugaison, qui permettant d’ajouter un groupement favorisant la solubilité de la substance toxique afin qu’elle puisse être évacuée. Le glutathion, le sulfate et la glycine sont les principales molécules qui prennent en charge ce processus.

Une fois neutralisées, ces molécules suivent un circuit d’élimination selon leur solubilité (hydro ou liposolubles).

Quels sont les signes de souffrance hépatique ?

Lorsque le foie est saturé et peine à être efficace, des désagréments apparaissent. Les symptômes possibles ne sont pas spécifiques et peuvent retarder l’identification de l’origine du problème.

Ainsi, parmi les plaintes à mettre en lien avec un foie sollicité en excès, on peut trouver :

  • fatigue chronique, difficultés de récupération ;
  • migraines ;
  • mauvaise haleine, langue chargée ;
  • digestion difficile, ballonnements ;
  • teint pâle ou jaunâtre ;
  • nausées avec sensibilité accrue aux odeurs fortes, à l’alcool, etc.

Comment optimiser naturellement la fonction d'épuration hépatique ?

Des végétaux et des plantes à la rescousse

Aider le foie avec prudence

Avec le vieillissement ou quand il est sur-sollicité, le foie a tendance à « s’encrasser ». Les excès mettent également à l’épreuve notre foie.

Lorsqu’il devient moins efficace dans sa fonction de purification, il est possible de lui donner un coup de pouce. En effet, il existe de nombreuses plantes médicinales bénéfiques à la détoxification hépatique.

Cependant, avant de s’aventurer à prendre des plantes à l’aveugle, il est recommandé d’en référer à son médecin, surtout si vous prenez un traitement. En effet, certains médicaments peuvent être incompatibles avec une détox.

Plantes à action dépurative

Parmi les plantes et les végétaux recommandés, certains agissent sur la fonction de drainage. Elles ont en commun une activité cholagogue et cholérétique, c’est-à-dire qu’elles augmentent la sécrétion de bile et en facilitent l’écoulement :

  • Le pissenlit est une plante très efficace car elle est détoxifiante hépatique et hépatoprotectrice.
  • Le radis noir est un légume efficace pour booster le foie dans sa fonction d’élimination et de drainage. Grâce à une bonne teneur en glucosinolate, il améliore le travail de la bile (2).
  • La chicorée (Cichorium intybus) stimule la production de bile qui évacue les toxines du foie. Les actifs sont présents essentiellement dans la racine.
  • L’aubier de tilleul augmente la capacité de filtration du foie. De manière générale, c’est un excellent draineur de l’organisme qui permet d’évacuer efficacement les toxines.

Plantes hépato-protectrices et réparatrices

D’autres plantes présentent plutôt une action hépatoprotectrice qui accélère et favorise la régénération des cellules hépatiques :
- Le chardon marie (Silybum marianum), grâce à sa concentration en sylimarine, possède des propriétés protectrices sur les cellules du foie (3).
- L’artichaut (Cynara Scolymus) détient un effet hépatoprotecteur et antioxydant bénéfique du fait de sa teneur en acide chlorogénique (4).
- Le desmodium protège le foie en augmentant la résistance de ses cellules.

L’idéal est de combiner une approche dépurative et protectrice. Boire suffisamment, en parallèle de l’utilisation à ces plantes amies du foie, est une condition essentielle à la réussite d’une cure de détoxification hépatique.*

Des habitudes saines au quotidien

Tout ce qui fait travailler en excès votre foie va contribuer à le fatiguer et à le rendre moins efficace.

Doucement sur le sucre et les aliments transformés

Les sollicitations brutales et massives donnent beaucoup de travail au foie. Ainsi, lorsque des aliments à index glycémique élevé sont ingérés, l’action du foie est de gérer ces glucides qui arrivent en masse pour les stocker.

Il en va de même avec les repas trop riches en gras et une alimentation ultra-transformée (plats préparés pour ne citer qu’eux). Au contraire, la carotte et le céleri présentent des vertus hépatoprotectrices.

L’alcool avec une grande modération

L’alcool est l’une des substances qui présente le plus de toxicité sur le foie. C’est d’ailleurs sa consommation excessive et durable qui est à l’origine de pathologies hépatiques très sévères.

Les astuces de grand-mère

Placer une bouillotte en regard de la zone du foie semble avoir des vertus décongestionnantes pour faciliter l’activité dépurative.


Boire un jus de citron fraîchement pressé le matin à jeun dans un peu d’eau tiède, est reconnu pour stimuler la fonction hépatique. En cure de 20 jours à renouveler selon les besoins, cette habitude présenterait une efficacité non négligeable.


Le foie représente un organe précieux dont il faut prendre soin et qu’il convient de ménager. Étant donné ses grandes responsabilités dans le bon fonctionnement de notre organisme, un coup de pouce peut lui être donné au moyen de compléments alimentaires bien sélectionnés, mais surtout des habitudes de vie adéquates qui le préserveront le plus longtemps possible en bonne santé.


Sources :
1. Chiang J. Liver Physiology: Metabolism and Detoxification. In: McManus LM, Mitchell RN, éditeurs. Pathobiology of Human Disease [Internet]. San Diego: Academic Press; 2014 [cité 28 nov 2022]. p. 1770‑82. Disponible sur: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780123864567042027
2. Evans M, Paterson E, Barnes DM. An open label pilot study to evaluate the efficacy of Spanish black radish on the induction of phase I and phase II enzymes in healthy male subjects. BMC Complement Altern Med. déc 2014;14(1):475.
3. Silybum marianum: Beyond Hepatoprotection [Internet]. [cité 28 nov 2022]. Disponible
sur: https://journals.sagepub.com/doi/epub/10.1177/2156587215571116
4. Pharmacological Studies of Artichoke Leaf Extract and Their Health Benefits. Plant Foods Hum Nutr Dordr Neth [Internet]. déc 2015 [cité 28 nov 2022];70(4). Disponible sur: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26310198/